Renseignements complémentaires transmis le 25 juin 2015 par Luc Grevoul-Fesquet :

J'ai aussi complété mes recherches pour essayer de comprendre les conditions de décés d'Ernest Baudoin (mon grand-oncle). L'histoire familale rapporte qu'il aurait été enterré vivant par un obus allemand lors de la bataille de Verdun. Son corps ne repose pas à la nécropole nationale d'Avocourt. Je n'ai trouvé aucune information sur un éventuel lieu officiel d'inhumation.

Le 255ème régiment d'infanterie, caserné à Pont Saint-Esprit, durement éprouvé pendant le conflit, a été dissous avant la fin de la guerre. Son journal de marche et des opérations n'est pas disponible et a certainement disparu. Le site Chtimiste, le JMO de la 97ème DI et celui du 16ème CA apportent quelques éléments qui permettent de mieux appréhender les conditions de son décés.


Le 28 juin 1917 a commencé le dernier soubresaut de la grande bataille de Verdun. L'année précédente les combats les plus marquants avaient surtout eu lieu sur la rive droite de la Meuse (Vaux, Douaumont,...) . A l'extrème ouest du dispositif de défense de Verdun, dans le secteur d'Avocourt, les Français n'avaient pas repris le terrain perdu l'année précédente, leurs lignes étaient sous le feu des allemands qui occupaient la côte 304 et le Mort Homme.

Voulant reprendre ces positions, les français avaient commencé à masser des troupes dans ce secteur.

Le 28 juin les allemands ont pris l'initiative en attaquant le saillant du bois d'Avocourt. En fin d'aprés midi, il ont commencé à préparer leur attaque par un pilonnage d'artillerie de la pointe du bois d'Avocourt tenu par le 255ème RI, Puis ils se sont infiltrés dans les lignes françaises, prenant possession de la 1ère ligne  française. Tout laisse à penser qu'Ernest a été tué lors de cette attaque, et son corps abandonné sur le terrain, peut-être enterré par un obus.

Le 29 juin les allemands bombardent avec une extrème violence le secteur sous la côte 304. Selon le JMO toutes les organisations ont été nivelées par ce bombardement.

Le 30 juin les français contre attaquent et en préparation envoient sur cette zone de front d'environ quatre kilmètres 45 000 obus, puis ils reprennent en partie le terrain perdu le 28 juin mais ne peuvent s'y maintenir car tous le terrain et nivelé, toutes les installations ont été détruites, il n'y a plus que des cratères creusés par les obus lors des deux bombardements successifs.

Du 28 juin au 1 er juillet, la 97ème DI a perdu 618 hommes dont 368 blessés. Le 255ème RI a eu à lui tout seul  40 tués, 106 blessés, 107 disparus, soit 253 hommes hors de combat.

Vu la violence des bombardements et des combats on comprend que certain corps n'aient jamais été retrouvés.

Cette bataille durera jusqu'à fin août 1917, et se concluera par la prise par l'armée fraçaise de la côte 304 et du mort homme, mettant ainsi un terme à la grande bataille de Verdun.